
Les réseaux souterrains
De nos jours, de nombreux réseaux sont présents à quelques dizaines de centimètres sous nos pieds, ou à quelques mètres en souterrain (électricité, eau potable, eaux usées, gaz, fibre, télécom, chauffage urbain). S’il est aisé d’ouvrir une tranchée afin de les poser, c’est parfois dérangeant pour les riverains et dangereux pour les ouvriers (nuisance sonore, durée des travaux, main d’œuvre importante, trottoir ou route barrée), et parfois impossible de traverser des obstacles. Il peut s’agir d’obstacles naturels, tels les cours d’eau ou bien des ouvrages anthropiques tels les ponts, voies ferrées, les autoroutes ou bien les bâtiments.
Leur mise en place améliorée
Ainsi, des techniques permettant de creuser des cavités sans tranchées ont vues le jour afin de faciliter la pose de ces réseaux lorsque c’est possible, dans le but d’éviter le contournement des obstacles sur des kilomètres et de promouvoir la sécurité de tous.
Les forages sans tranchée sont donc la solution, il s’agit de méthodes employant des outils conçus afin de creuser en ligne droite ou sous forme de courbure et dont l’avancée souterraine est contrôlée à distance.
Les différents types de forage sans tranchée
La mise en œuvre de ces techniques nécessite une étude géotechnique, spécifique au type d’obstacle à traverser. Il est ainsi possible de déterminer la profondeur adéquate du forage en fonction du type de sol traversé et des risques géologiques liés à la localisation du projet, puis de préciser quel outil serait, ou non, adapté au projet de passage souterrain. Il existe plusieurs outils (fusée pneumatique, fonçage de tube ouvert, forage à la tarière ou horizontal dirigé, direct pipe et microtunnelier), certains sont utilisables en présence d’eau (forage dirigé humide) et d’autres non (forage horizontal à la tarière). Chacun de ces outils nécessite un puits d’entrée et de sortie, permettant de limiter l’emprise des travaux et de ne pas ouvrir une tranchée sur la totalité de la traversée. Aujourd’hui, ces techniques sont de plus en plus utilisées car elles permettent de creuser des centaines de mètres en quelques heures.

crédits photo @France Sans Tranchée Technologies
Exemple du tunnelier
Un exemple de projet de forage souterrain particulièrement parlant est sans nul doute celui de la société du Grand Paris Express, nécessitant des tunneliers d’envergure afin de créer les tunnels qui serviront aux futures lignes de métro.
L’engin est assemblé directement dans le puits d’entrée car il mesure environ 100 m de long. Aussi appelé train-usine, celui-ci permet de creuser jusqu’à 12 m de long des tunnels de 10 m de diamètre, en l’espace d’une journée. Ces tunneliers spécifiques permettent, dans le même temps, de fixer les parois du tunnel tout en avançant. Cet ingénieux procédé a permis de creuser jusqu’à 55 m de profondeur, des galeries pouvant mesurer plusieurs kilomètres.
Des techniques innovantes
Plus généralement, les différentes techniques de forages permettent de creuser des galeries présentant des diamètres de quelques dizaines de centimètres (canalisations) à plusieurs dizaines de mètre (métro), et pouvant traverser les sous-sols à des profondeurs variables.
Elles permettent d’effectuer des travaux d’envergure, en toute discrétion sur de longs tronçons et évitent ainsi les obstacles et leur dégradation.
Ces techniques sont l’avenir de la construction des réseaux enterrés et sont sans cesse améliorées par tous les acteurs concernés (privés et publics). C’est pour cette raison qu’une multitude de corps de métiers participe activement à la recherche et à la formation de toutes ces techniques innovantes au sein de l’association France Sans Tranchée Technologies (FSTT).