
Et s’il était bientôt possible de vivre sur Mars ?
Concours de la NASA pour inventer un nouvel habitat sur Mars
En 2015, la NASA lance un concours appelé «3D-Printed Habitat Challenge». Celui-ci a pour but de concevoir un habitat imprimable en trois dimensions afin de permettre à des humains de vivre à l’intérieur d’une nouvelle solution de logements durables sur la Terre et au-delà. Le défi s’est déroulé en plusieurs phases et s’est terminé en Mai 2019.
Les résultats finaux des diverses équipes ayant participées au concours nous dévoilent des ouvrages dignes de films de science-fiction de par leur conception architecturale unique. En effet, non seulement l’habitat martien devra être construit à l’aide d’une imprimante 3D, mais il devra également privilégier l’utilisation de matériaux locaux et de matériaux recyclés de la mission.
Le bâtiment devra répondre à des contraintes environnementales complexes et inhabituelles. Par exemples, la surface de Mars ayant une atmosphère différente de celle de la Terre, la composition et la forme de l’enveloppe de l’habitat doit prendre en compte le fait qu’il y ait une différence de pression entre l’intérieur et l’extérieur de la paroi. L’utilisation d’un matériau comme le béton traditionnel est à proscrire car trop poreux. Il peut être même envisagé qu’une partie de l’ouvrage soit en partie enterrée afin de pallier au problème de température et de radiation. Il faudra également prévoir des mécanismes internes pour le recyclage de l’eau et l’air. Enfin, Le design intérieur doit être imaginé de telle sorte à créer suffisamment d’espace ouvert pour limiter la sensation d’isolement.

Crédits photo @Wikimages sur Pixabay
Un nouveau matériau de construction martien
En parallèle, des études ont été menées par des chercheurs de l’université de Manchester afin de pallier à l’un des principaux problèmes de l’exploration spatial : le coût de transport des matériaux vers d’autres planètes.
Quand nous savons que le transport de la Terre à Mars ne serait-ce que d’une simple brique peut coûter plus d’un million d’euro, toutes les méthodes de fabrication d’un nouveau matériau de construction martien sont envisagées et étudiées. Ainsi, étant donné les coûts faramineux de transport des matériaux de construction à l’extérieur de la Terre, les futurs habitats devront être construits avec un maximum de matériaux présents sur place. En l’occurrence avec du sol martien et peut-être même à l’aide du sang d’astronaute. En effet, le plasma sanguin contient de l’albumine : une protéine qui aurait des propriétés suffisamment liantes pour créer avec la poussière martienne un matériau aux caractéristiques mécaniques semblables à celles du béton. Notons qu’historiquement, du sang d’animal était utilisé pour la confection de certains mortiers au Moyen Age. Mélangé avec de l’urée, un composant organique présent dans l’urine, la sueur ou les larmes, le matériau final, appelé par les chercheurs « AstroCrete », aurait une résistance à la compression de 40 MPa (le béton ordinaire ayant une résistance à la compression comprise entre 20 et 50 MPa). 500 kg d’un tel matériau pourrait être fabriqué par une équipe de six astronautes au cours d’une mission sur Mars de deux ans.

Crédits photo @manchester.ac.uk
Date de la première mission humaine sur Mars ?
La première mission humaine sur Mars n’est cependant pas prévue avant la fin des années 2020 / début des années 2030. La NASA a prévu sa première mission habitée en 2033, tandis que le projet Starship/Superheavy de l’entreprise SpaceX, prévu en 2026, a été repoussé à 2029 afin que des évaluations environnementales puissent être approfondies.
Article rédigé par A. ADAM