
De nos jours, l’électricité fait partie intégrante de notre mode de vie. La majeure partie de cette électricité (75%) est produite grâce au parc nucléaire français. Les combustibles radioactifs usés et l’ensemble des composants liés à ces activités nucléaires sont amenés à être remplacés une fois consommés. Il est donc nécessaire de réfléchir à la gestion de ces déchets.
Les déchets nucléaires
Il existe plusieurs catégories de déchets nucléaires. Ceux-ci sont classés selon leur radioactivité et leur durée de vie « radioactive ».
On trouve les déchets de très faible, faible, moyenne ou haute activité, ayant une vie courte (inférieur à 31 ans) ou vie longue (pouvant durer jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années). Les déchets de faible et moyenne activité à vie courte sont stockés en surface, dans des sites dédiés (CIRES, CSM et CSA).
En revanche, les déchets de moyenne (MA-LV) à haute activité (HA) et à vie longue sont, eux, stockés sur le lieu de leur production pour le moment, compactés dans des colis en acier inoxydable et parfois bétonnés, et représentent 3 % de la totalité des déchets nucléaires produits en France. Leur nombre ne cesse de se multiplier et les recherches se poursuivent afin de trouver la meilleure solution pour les traiter.
Stockage des déchets de moyenne à haute activité et de vie longue
Afin de stocker ces déchets radioactifs de haute activité de façon sécurisée et en attendant de trouver une autre solution, il a été imaginé, après 25 ans de recherche (entre 1991 et 2016), un site à 500 m de profondeur afin de s’affranchir des risques qui y sont liés. La localisation du Centre Industriel de stockage Géologique (CIGEO) entre la Meuse et la Haute-Marne, au sein de la formation géologique des argilites permettra de confiner la radioactivité des déchets qui y seront stockés grâce aux capacités d’une roche argileuse quasi-imperméable et stable, présentant une épaisseur de 130 m. C’est actuellement la meilleure solution qui a été étudiée et projetée pour protéger les générations futures et l’environnement.
Une localisation parfaite !
D’un point de vue anthropique : il n’y a aucune ressource susceptible d’intéresser les hommes au sein des formations au-dessus ou en-dessous du futur site de stockage des déchets.
D’un point de vue sécuritaire : aucun risque naturel n’est répertorié sur place (séisme, faille, activité volcanique, inondation, érosion)
D’un point de vue environnemental : La spécificité de la formation géologique sélectionnée permet le confinement à long terme des radionucléides connus en plus d’un enfouissement profond. C’est-à-dire que l’imperméabilité de l’argilite, permettra de retenir les déchets, ils fois les colis endommagés et dégradés par le temps. Les matières dangereuses seront donc fortement ralenties, jusqu’à ce que leur radioactivité soit redescendue à des taux similaires et même inférieurs à ceux présents naturellement sur terre.
CIGEO : Centre industriel de stockage géologique
C’est ainsi que la construction du centre industriel de stockage géologique devrait commencer en 2022 et se poursuivre jusqu’en 2035, date à laquelle les premiers déchets y seraient stockés. La construction du site se terminerai progressivement, dans le même temps qu’il stockerait les déchets, pendant une centaine d’année au moins. C’est vers 2150 que le centre devrait enfin être plein et scellé, puis il entrerait en phase de surveillance pour les centaines de milliers d’années nécessaires à la décroissance radioactive des déchets enfermés dans les colis.

Un projet bien pensé
Il est prévu que le centre de stockage soit aménagé de sorte que les déchets radioactifs soient directement transférés par voie ferroviaire conçue à cet effet, puis descendue par funiculaire automatisé vers les galeries de stockages après réception. Ces colis seront classés selon leur moyenne ou haute activité, grâce à des robots. Cette gestion sera 100 % robotisée et sera surveillée depuis la surface. Il existera également des puits d’accès afin d’établir la maintenance des galeries (ventilation) et de permettre la continuité des travaux de construction du site pendant l’exploitation.

Un site d’envergure
C’est un projet dont le coût global reviendrait à 25 Mds d’euros, en cours de paiement par les producteurs de l’électricité, afin de ne pas impacter les générations futures. A terme, le site devrait s’étendre sur 270 km de galeries servant au stockage de 85000 m3 de déchets, dont plus de la moitié est déjà produite. Durant la période de construction supérieure à 100 ans, il a été décidé de permettre aux générations futures de décider s’il faut poursuivre le stockage ou bien le faire évoluer, dans le cas où de nouvelles solutions de gestion des déchets verraient le jour. Passé ce délai, le site sera définitivement scellé et aucune évolution du site ne sera envisagée.
Article rédigé par Diana BEAUDOIN