
Octobre 2014 : troisième et dernier levage de la seconde moitié de l’arche / Crédits Photo de la photo de couverture @Bouygues Construction
Suite à la catastrophe la plus élevée de l’échelle internationale des évènements nucléaires, l’explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl le 26 avril 1986 a eu des répercussions dramatiques sur les plans sanitaire et environnemental. Pour isoler le réacteur détruit (réacteur n°04), mais dont le cœur est toujours actif, il a été convenu de bâtir une structure d’acier, dite sarcophage, pour recouvrir l’intégralité des ruines du bâtiment.
Ce dispositif a trois fonctions principales :
- Le confinement des matières radioactives ;
- La protection du premier sarcophage dégradé à cause du climat ;
- La protection des travailleurs sur site : La création du second sarcophage permettra également d’abriter des ateliers destinés à décontaminer, démanteler et conditionner les matériaux radioactifs pour une évacuation vers un futur centre de stockage.
Le groupement NOVARKA composé de VINCI Construction Grands Projets et Bouygues Travaux Publics s’est vu confié ce projet de grande ampleur, consistant à la création d’une grande arche permettant de recouvrir la totalité des ruines du bâtiment. L’achèvement de ce chantier eu lieu le 10 juillet 2019, ce dernier aura duré 12 ans et mobilisé 10 000 personnes venant de 30 pays différents.
NOVARKA signale qu’il s’agit de « la plus grande structure terrestre mobile jamais construite », avec une portée de 257m, une largeur de 162m, une hauteur de 108m et pour un poids total de 36 000 tonnes. Pour bien comprendre, l’enceinte pourrait ainsi couvrir le Stade de France, ou la statue de la liberté, ou encore la surface au sol de la tour Eiffel. Le sarcophage a une hauteur équivalente à un immeuble de 30 étages.
Le sarcophage aura coûté 1.5 milliards d’euros, et a été financé en partie par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) et la communauté internationale.
Les fondations ont été réalisées à l’aide de 400 pieux d’un mètre de diamètre et de 19 mètres de profondeur. Celles-ci étaient situées à proximité du sarcophage, où a été bâti les longrines destinées à supporter l’arche.
Les méthodes de construction ont été adaptées par rapport à la radioactivité. Etant donné que l’exposition au sol est moindre, les travaux au sol ont été privilégiés au maximum par rapport aux interventions en hauteur.

Crédits photo @Vinci Construction
L’arche a été assemblée en deux parties :
- Au sol à l’Ouest du réacteur endommagé puis monté en trois levages successifs ;
- Même mode opératoire que la première partie.
L’enceinte dispose de divers équipements et de systèmes permettant de réaliser les opérations de démantèlement du réacteur n°04, limitant ainsi au maximum les interventions humaines et tous types de risques liés à ces travaux.
Elle a également été conçue pour résister à des températures comprises entre -43°C et + 45°C, à une tornade de classe 3, et à un séisme d’une intensité 6 sur l’échelle de Mercalli.
Lors de la construction de l’arche, chaque employé avait une zone de travail spécifique à réaliser tout en prenant en compte les diverses précautions dans le domaine de la radioprotection.
Article rédigé par K. THADSANAMOORTHY