
L’énergie éolienne
Si vous prenez un train Thalys en Belgique ou aux Pays Bas, vous verrez de nombreuses Eoliennes. Celles-ci ne sont pas utilisées pour alimenter les foyers comme en France, mais bel et bien pour faire fonctionner les trains. A partir de 2017 la ligne à grande vitesse de Thalys aux pays bas est alimentée par de l’énergie verte en provenance de parcs éoliens, et depuis le 1er janvier 2020 l’ensemble du réseau ferroviaire Thalys consomme uniquement de l’énergie 100% verte grâce à la production énergétique de parcs éoliens et de panneaux photovoltaïques situés en Belgique, en France et en Allemagne. Avec cette transition énergétique, Thalys a divisé ses émissions de carbone par deux, soit 25,000 tonnes de moins, ce qui correspond à une baisse de 56 % des émissions de CO2 par passager.

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Au Maroc, le train à grande vitesse Al Boraq passe, à partir du 1er Janvier 2022, à l’énergie verte en substituant sa consommation électrique par une énergie propre fournie par un opérateur national. Cette transformation se fait de manière progressive en faisant passer 25% de sa consommation énergétique globale à l’énergie verte, pour en atteindre 50% en 2023 et à terme pouvoir offrir des voyages écoresponsables à l’énergie 100% éolienne.
Hydrogène

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En Allemagne, l’autorité organisatrice de transport de Basse-Saxe, la LNVG a décidé de miser sur l’hydrogène pour remplacer les motrices diesel et ainsi réduire les émissions de CO2. Leur solution a été proposé par Alstom baptisé Coradia iLint. Ces trains 100 % hydrogène ont été construits en France à Tarbes puis assemblé en Allemagne. La première ligne régionale, d’une centaine de kilomètres reliant plusieurs villes en Basse-Saxe, est équipée de 14 trains pour un coût de 93 millions d’euros. Elle évitera de générer 4 400 tonnes de CO2 chaque année.
La particularité du Coradia iLint se cache sur son toit, où un réservoir stocke l’hydrogène destiné aux piles à combustible qui alimentent en énergie son moteur électrique. Il émet uniquement de la vapeur d’eau, résultante d’une ambition de remplacer les locomotives diesel polluantes qui continuent de circuler sur les réseaux ferrés ce qui représente 20% du réseau ferré allemand.
Solaire
En Australie le développement d’une solution visant à transformer un train jadis fonctionnant au charbon, en train purement électrique : le Byron Bay Train ! Ce train, pour être 100 % fonctionnel à l’énergie solaire, dispose d’une multitude de panneaux solaires disposés sur son toit. Ces derniers produisent de l’énergie qui est ensuite accumulée dans des batteries disposées dans un wagon dédié. Elle est ensuite utilisée par des moteurs électriques propulsant le train, qui relie le centre-ville à la plage, en passant par les bourgades alentours. De plus, le système de freinage se veut lui aussi moderne, puisque permettant grâce à l’émission et la récupération de la chaleur, de récupérer jusqu’à 25% de l’énergie électrique consommée pour rouler.

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C’est aussi le cas des trains autrichiens qui, en juin 2018, ont commencé à fonctionner à l’énergie solaire. Alimentés par une centrale de panneaux solaires de 7,000 m3, l’intégralité du réseau ferroviaire Est-Autrichien est désormais autonome.
Si le secteur des transports en France consomme 30% de l’énergie du pays, le ferroviaire n’en consomme que 1 à 2%, ce qui en fait un mode de transport plutôt frugal alors qu’il représente près de 10% du transport (voyageurs comme marchandises). Avec environ 9 milliards de kWh/an, le ferroviaire est le premier consommateur industriel d’électricité en France. Ainsi, la SNCF souhaite investir dans l’énergie solaire.
C’est le cas avec la gare de Pont l’Évêque, la première gare éco-durable. Elle était fermée au public pour travaux depuis 2017. Des panneaux solaires photovoltaïques ont été installés sur la toiture de la gare normande afin de lui permettre une autosuffisance énergétique, et pour une esthétique convenable, des plantes ont été plantées autour. L’objectif final de la SNCF est de réduire sa facture de 15% en 2023 grâce aux énergies vertes.
Il existe aussi à travers le monde des trains hybrides tel qu’en Inde avec son train « DEMU » pour «Diesel Electric Multiple Unit», inauguré en 2017. Il comporte 6 wagons sur lesquels sont greffés des panneaux solaires, lui permettant d’être autosuffisant pour une durée de 72 heures.
Désormais, la question qui se pose est : quelles seront les prochaines innovations en matière d’énergie verte dans le secteur des transports ?
Article rédigé par J. CHAMOUARD