
Les infrastructures linéaires sont à l’origine de nombreux bouleversement dans l’écosystème faunique tel que l’altération des habitats, la perte de la biodiversité et du brassage génétique. Afin d’atténuer la fragmentation écologique dû à ces ouvrages linéaires et ainsi fluidifier les déplacements migratoires des espèces, les passages fauniques ont été créé.
Mais qu’est-ce que c’est ?
Encore appelé passage à faune, les passages fauniques sont des corridors écologiques pour la faune ou plus simplement des franchissements aménagés à travers des infrastructures linéaires pour assurer le déplacement de la faune et augmenter la connectivité entre espèces. Ces passages sont classifiés en deux principaux types suivant que la faune doive se déplacer en dessous ou au-dessus de ces ouvrages ce sont soit des passages inférieurs soit des passages supérieurs.

Crédits photo @La pensée écologique
En France, le premier passage faunique date des années 1960. Il a été réalisé sur l’autoroute A6 en forêt de Fontainebleau suite à la prise de conscience des populations due à nombreuses collisions routières avec des petits et gros animaux ayant entrainé une mortalité accrue de certaines espèces.
Le réseau routier national français compte aujourd’hui près de 12 379 km d’autoroutes (dont 9158 km sont concédés à des sociétés concessionnaires sous contrat avec l’État) contre 1560 km en 1970. En 2017, environ 3962 passages fauniques avaient déjà été mise en œuvre sur le réseau routier.
Suivant les types de passages à faunes, il en existe plusieurs sous-types suivant la taille de la faune :
- Les écoducs : ce sont des passages souterrains pour l’usage des petits animaux : on y retrouve entre autres les chats, les furets etc.
- Les écoponts : ce sont des passerelles végétalisées aménagées au-dessus de l’autoroute. Ils permettent le passage de grands et de petits animaux tels que les élans, les biches, les chevreuils, etc.
- Les chiroducs : qui offrent entre autres la possibilité aux chauves-souris de voler à une bonne hauteur, d’éviter les collisions et de se reposer.
- Les crapauducs : ce sont de petites canalisations qui permettent le passage des amphibiens sous les routes.
- Les passes à poisson : ce sont des torrents artificiels pour le passage des poissons migrateurs.
Crédits photo © VINCI Autoroutes/Koox

Crédits photo ©batiproduits

Crédits photo © ladepeche.fr
Pourquoi aménager ces passages fauniques ?
Ils ont pour objectifs principaux :
- La réduction de la dispersion et de l’isolement de la faune en rétablissant les interconnections interrompues par la création des ouvrages linéaires.
- La réduction des accidents de la circulation en réduisant le risque que la faune passe sur les routes.
Quelques données clés :
- Dans les années 1960 – 1970 : Passage à faune de première génération très peu efficace car sous-dimensionnés.
- Dans les années 1970 – 1980 : Passage à faune de deuxième génération mal adaptés aux abords des ouvrages.
- 1980 – à aujourd’hui : Passage à faune de troisième génération qui possède des caractéristiques plus adaptées à la grande faune, mais également à la petite faune avec des abords aménagés et attractifs pour la faune sauvage.
- 1 millions d’euros consacré aux passages fauniques en 2022.
- Près de 250 nouveaux aménagements sont prévus à l’horizon 2027.
Bon à savoir :
Pour un passage supérieur il convient de prévoir au minimum un million d’euros et pour un passage inférieur, 15 000 €.
Article rédigé par M. NOUNDJEU NGOUNOU