
Le système d’assainissement actuel de la mégalopole londonienne est en pleine expansion.
Le réseau d’assainissement Londonien a été construit entre 1859 et 1875, après la fameuse crise de « la grande puanteur », connue en anglais sous le nom de « The Great Stink » de 1858. Cet incident qui a marqué l’histoire de la ville s’est produit de Juillet à Aout 1858, lorsque les eaux vannes et eaux industrielles rejetées dans la rivière Thames ont provoqué des nuisances olfactives insupportables qui ont indigné les habitants, et causé la prolifération d’épidémies tel que le choléra.

Source : History Collection, Article : 18 facts about the 1858 great stink of London
À l’époque, la population de la ville était d’environ 3 millions d’habitants. L’ingénieur visionnaire Joseph Bazalgette a conçu un réseau d’assainissement capable de supporter le flux produits par 4,5 millions de personnes, en plus des eaux pluviales.

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Un ouvrage dépassé
En 2023, la population de Londres frôle les 9 millions d’habitants. Les eaux vannes produites par les ménages dépassent largement la capacité de l’ouvrage. En addition, les précipitations se font de plus en plus importantes depuis, et Londres a été largement bétonnée, empêchant l’eau de pluie d’être absorbée par le sol. Ces deux facteurs ont augmenté la pression sur l’ouvrage, qui débordent en moyenne 60 fois par an, en rejetant environ 40 millions de tonnes d’eaux usées dans la rivière du Thames, ce qui représente un grand risque sanitaire pour la population de Londres et des villes avoisinantes.
La création d’un nouveau réseau
L’entreprise Tideway, en charge du projet, a proposé de construire un égout, sous l’actuelle égout, qui puisse recueillir ce qui déborde de celui-ci. Cet ouvrage d’appui représente la canalisation la plus impressionnante du monde. D’un diamètre de 7,2 mètres, ce dernier s’étale sur une longueur de 25 kilomètres, avec un volume de 1,6 million de mètres cube. Il sera posé à 65 mètres de profondeur sous la rivière du Thames, et empêchera la décharge de 55 millions de tonnes d’eau usées dans celle-ci.

Source : New Scientist Magazine
Source : Financial Times
Le tunnel descend en pente douce de l’Ouest de Londres vers l’est, de quelques millimètres tous les mètres. Cela permet aux eaux usées de s’écouler par gravité, sans pompage nécessaire.
Cet ouvrage nécessitera un investissement très important équivalent à 4,2 milliards de livres (environ 4,8 milliards d’euro). Le projet s’est étalé sur 10 ans et la réception de l’ouvrage est prévue pour 2025.

Source : beckettrankine.com
Article rédigé par Houda S.